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Les bronzes dorés connaissent un réel essor entre la fin du XVIIème et début du XVIIIème siècle. Cet engouement est particulièrement présent à la cour de Versailles, qui inspire la France tout entière et l’Europe.

Le bronze dans l'ameublement au fil des époques

L'essor du bronze sous Louis XIV

Si l'Italie utilise déjà le bronze doré au XVIIème siècle, c'est à la France que l'on doit l'origine de l'extension prodigieuse du bronze doré à travers l'Europe tout entière.

Au XVIIème siècle, sous le règle de Louis XIV, le luxe est présent partout, en abondance : dans l'architecture, la peinture, les tapisseries, les jardins, et même, la cuisine. La célèbre technique de « marqueterie Boulle » apparait, développée par André-Charles Boulle, premier ébéniste du Roi (en savoir + ici).

Les meubles à usage spécifique se développent : commodes, consoles...et s'enrichissent de bronze (serrures, poignées, gonds). Les pieds s'ornent de feuillages, cannelures ou coquillages. Les ceintures de table s'ornent de sculpture. On note une symétrie absolue dans les meubles de l'époque. Les éléments décoratifs sont inspirés de l'Antiquité, de la mythologie, la faune et flore.

Boulle, célèbre bronzier

On oublie parfois qu'André-Charles Boulle a été l'auteur d'une oeuvre en bronze de toute première importance. Fort d'une expérience de doreur-ciseleur, il développe cette activité à part entière dans son atelier jusqu'en 1680 en ayant recourt aux services de fondeurs-fondants externes. Quelques années plus tard, il se dote de sa propre fonderie qu'il installe près du Louvre. On y produit : des objets d'ameublement, chenets et luminaires (bras de lumières, girandolres, lustres...).

Il faut noter qu'à cette époque, ce type de production était tout à fait nouveau. Pour le seconder dans son travail de la ciselure, Boulle fit appel à plusieurs compagnons orfèvres.

A partir de Louis XV

A la mort de Louis XIV, le bronze doré va s'épanouir sous l'influence de Louis XV. Le style Louis XV (également appelé style rococo ou rocaille) est l'un des courants les plus imaginatifs de l'art mobilier français. Il est caractérisé par l'apparition d'un mobilier très raffiné et confortable, ainsi qu'une certaine légèreté et féminité dans les mouvements. Les décors en bronze sont très travaillés et finement ciselés : rocaille, feuillage, feuilles d'acanthe, joncs, coquilles échancrées et gaudronnées...

Sous Louis XVI, les éléments d'ornementation sont plus minimalistes. Les ornements sont de forme symétrique et leur inspiration se trouve dans la nature végétale et les thèmes antiques. Parmi les éléments les plus classiques on trouve le nœud de ruban, le feston et la draperie.

Mais c'est surtout sous le Second Empire (Napoléon III) que le bronze connait un nouvel essor. Cette période est marquée par un retour au luxe et au goût du faste. L'une des caractéristiques majeures de l'ameublement Napoléon III est l'extrême richesse de l'ornement et du décor. Les ornementations en bronze doré sont présentes en surabondance, richement travaillées et très soignées. L'impératrice Eugénie, qui se passionnait pour Marie-Antoinette, encourageât fortement la production de mobilier de cette époque, en atteste la présence récurrente des attributs de style Louis XVI : le panier fleuri et les nœuds de ruban.

    

Techniques de dorure

L'or moulu (dorure au mercure) :

La qualité de la dorure au mercure est généralement exceptionnelle et l'épaisseur d'or peut être très importante. Cette technique de dorure utilise la propriété du mercure de dissoudre l'or par amalgamation.

L'objet métallique est recouvert par l'amalgame puis chauffé pour faire évaporer le mercure jusqu'à sa complète disparition. Après refroidissement, l'or en dépôt est écrasé avec un brunissoir pour obtenir sur les reliefs des reflets lumineux. Ce brunissage souligne les volumes et les détails.

La dorure à la feuille :

• Les objets antérieurs au 18éme siècle étaient le plus souvent dorés à l'or fin à la feuille à l'eau. Ce procédé utilisé sur du bois sculpté nécessite une vingtaine d'opérations successives et permet d'obtenir une finesse et un détail mis en valeur par le brunissage qui consiste à polir l'or avec une pierre d'agate.
• Les objets postérieurs au 19ème siècle sont couramment dorés en combinant la dorure à l'eau et la dorure à la mixtion, c'est à dire avec un vernis gras qui sert d'adhésif. Cette technique est généralement employée sur métal.

La combinaison de ces 2 techniques (dorure à l'eau sur les parties brunies + dorure à l'huile sur les parties mates) a pour effet de faire ressortir les volumes.

A noter que le XIXe siècle verra l'apparition de la dorure par électrolyse, inventée en 1827 et qui est souvent trop brillante et sans nuances. Son avantage était l'absence de vapeurs toxiques pour les artisans.

Les principaux bronzes dorés

Le mobilier

• Ornementations de commodes, secrétaires, bureaux, cabinets,
• Les poignées, anneaux, sabots, pieds, chutes...

     

 

Décoration

• Cheminées, antres de cheminée, chenets ou feux, rampes d'escalier, serrureries telles que boutons de portes, poignées, espagnolette, verrous
• Luminaires tels que bras de lumières ou appliques, lustres et lanternes, flambeaux, bougeoirs, candélabres, girandoles
• Horlogerie: pendules, cartels, horloges, régulateurs de parquet, baromêtre...
• Vases montés, porcelaine, laques ou pierres montées, garnitures de cheminées, encriers

    

Quelques grands noms de bronziers français

Les estampilles sont rares, mais elles existent. Les sculptures par contre sont généralement signées par le sculpteur et parfois par le fondeur.

Quelques grands noms de bronziers français :

André-Charles Boulle, Philippe Caffiéri, Jacques Caffiéri, Jean Joseph de Saint-Germain, François Rémond, Pierre Gouthière, Jean-Claude Duplessis (né en Italie), la lignée des Feuchère, Pierre-Philippe Thomire...

Sources : Boulle - les commandes pour Versailles - Dossier de l'art